Mesdames, Messieurs.
En cette fin d’année scolaire, il est d’usage de distribuer les bulletins à nos élèves, Sud Éducation veut ici en faire de même.
Malheureusement le bilan de cette année est loin d’être satisfaisant !
- Dans la matière « RH de proximité », qui était pourtant une nouvelle discipline (cette année) et pour laquelle le rectorat aurait pu repartir sur de bonnes bases, les résultats sont catastrophiques.
Depuis la loi de transformation de la fonction publique, les CAPA sont peu à peu vidées de leurs sens, en particulier au sujet des mutations des collègues.
Pendant des années, des groupes de travail avaient lieu et permettaient de relever des erreurs commises par l’algorithme de mutation, d’améliorer la fluidité du mouvement…
Ce n’est plus le cas depuis deux ans. Les services sont désormais laissés seuls face à un très grand nombre de dossiers à traiter et toujours moins de moyens pour le faire !
La conséquence cette année sur le mouvement intra a été particulièrement visible et édifiante !
Une collègue, souhaitant muter à Angoulême, est par exemple envoyée (sans qu’elle l’ait demandé) à St Gervais les trois Clochers !
C’est bien évidemment une erreur manifeste, la collègue appelle donc les services pour le leur signaler. Malheureusement la personne au téléphone lui répond que c’est trop tard, qu’elle a perdu son poste fixe, et que le mieux que les RH de proximités puissent faire est de la mettre TZR pour l’année 2021-2022 !
Il a fallu une mobilisation de ses collègues et de la presse locale pour que le poste soit redonné à sa légitime « propriétaire » !
Quelle maltraitance de la part de Ressources soi-disant humaines ! Et ce, sans parler des collègues qui ont eu de fausses bonnes nouvelles puisque le poste « accordé » n’était finalement pas disponible ! Cet exemple, qui n’est qu’un parmi d’autres, est la preuve de la nécessité absolue des groupes de travail que l’on avait l’habitude de réunir sur le sujet !
- Dans la matière « épreuve du Baccalauréat », l’élève J.M Blanquer a multiplié les erreurs, dans sa volonté de maintenir coûte que coûte son épreuve fétiche : le grand oral !
Voyant qu’il ne pourrait pas calmer facilement la grogne lycéenne, bien compréhensible, au sujet d’une épreuve qu’ils n’ont pas pu préparer convenablement, Mr le Ministre, dans la plus pure démagogie, a décidé de rendre l’épreuve de philosophie quasi optionnelle.
La meilleure note entre contrôle continue et épreuve étant conservée, ce qui détournait l’attention des manifestants pendant que le grand oral, lui, était maintenu
Le résultat : des élèves sortant au bout d’un quart de la durée de l’épreuve de philosophie, des copies pour une grand partie indigentes, parfois interrompues en plein milieu d’un raisonnement, voire qui contenaient des « blagues de Toto » ! Quel « beau » message transmis à nos générations futures sur l’importance de la philosophie !
De plus, ce « grand oral » qui, suivant les paroles du ministre dit « au revoir » au bachotage et « bonjour » à l’expression des passions, n’a été, dans les faits, que la récitation par cœur de 5 minutes d’un texte plus ou moins bien préparé, suivi de questions montrant trop souvent la totale incompréhension des élèves du propre sujet de leur « passion » …
- Cependant, dans la matière « destruction du Baccalauréat », les efforts de notre ministre semblent porter leurs fruits : après deux ans à faire semblant de vouloir garder une épreuve commune pour tous les élèves, les masques sont tombés.
Il n’y aura plus la moindre épreuve commune dans le « contrôle continu » mais bien uniquement les notes obtenues dans l’année par les élèves ! Le serpent de mer du contrôle continu est de retour, la pression que les chefs d’établissement mettent sur leurs enseignants pour que les notes soient bonnes également ! Cette pression avait déjà augmenté avec Parcoursup et l’argumentaire bien connu de « l’égalité des chances » pour nos élèves.
Il faudrait les surnoter afin qu’ils aient les mêmes chances que ceux « d’autres établissements » qui seraient supposés faire de même !
Cette course à l’échalote sera-t-elle donc sans fin ? Devrait-on désormais interdire les notes inférieures à 19,99/20 ?
Cette nouvelle réforme pèsera lourdement sur les conditions de travail des personnels.
Les EC étaient lourdes et difficiles à organiser, en particulier en langues, mais les équipes s’efforçaient d’organiser un cadre d’épreuves qui offre des garanties aux candidat-e-s.
Désormais, les personnels enseignants deviendront directement comptables de la réussite des élèves aux yeux des familles et cette pression à la hausse des résultats ne manquera pas de se faire bien plus forte.
Pour SUD Éducation, il est urgent de revenir à un véritable diplôme national du baccalauréat, qui offrait les garanties nécessaires à l’égalité des candidat-e-s.
Pour toutes ces raisons, SUD Éducation s’oppose au passage au contrôle continu intégral, et revendique l’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée.