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Motion d’actualité du conseil fédéral exceptionnel du 6 septembre.

Une rentrée scolaire sous le signe de l’opposition au Choc des Savoirs


La rentrée scolaire est marquée par la poursuite de la réforme du Choc des Savoirs, la réforme imposée par Gabriel Attal après avoir été combattue par les mobilisations des personnels et des parents. Le Choc des Savoirs doit être abandonné dès maintenant.

C’est pourquoi SUD éducation appelle les personnels à ne pas faire passer les évaluations nationales et à faire grève massivement le 10 septembre. Les évaluations nationales sont des outils de tri social et de management néolibéral qui ne servent pas les apprentissages, individualisent et technicisent à outrance la problématique de la réussite scolaire. Elles nient les compétences professionnelles et la liberté pédagogique des enseignant·es. La mise en place des groupes de niveau / de besoin au collège est très hétérogène, massivement rejetée par les personnels et engendre de nombreux dysfonctionnements sur le terrain (emploi du temps, difficultés à nommer des professeur·es principaux·ales).

À nouveau, en cette rentrée, l’école manque de tout : de moyens et de personnels. Il n’y a pas un·e enseignant·e devant chaque classe, et les carences ne s’arrêtent pas là puisqu’il manque également des personnels AESH, AED, CPE et des personnels médico-sociaux. L’école est à un point de rupture, il faut la réparer.

La nomination de Michel Barnier comme 1er ministre par Emmanuel Macron est une véritable provocation et signe la poursuite des politiques libérales et réactionnaires des derniers gouvernements. Cette nomination permet de flatter l’électorat du RN. Cela va à l’encontre des enjeux et des aspirations sociales et écologistes qui se sont exprimés dans les urnes.

Pour l’éducation, le programme de Michel Barnier est clair. Il souhaite  “mettre l’accent sur les acquis fondamentaux” et “mettre fin au collège unique en orientant vers l’apprentissage des élèves dès 14 ans.” A la suite des réformes de Jean Michel Blanquer, Gabriel Attal et Nicole Belloubet, cela accentuera la casse du service public de l’Éducation nationale et une école du tri social. Michel Barnier entend aussi avancer encore plus loin dans les politiques anti-immigré·es et notamment dans l’accueil des étudiant·es étranger.ères.

Le 1er octobre, nous saurons rappeler à ce nouveau gouvernement, dans la rue et par la grève, que les salarié·es et la jeunesse sont massivement en faveur de l’abrogation de la contre-réforme des retraites, pour l’augmentation des salaires et des pensions et un plan d’urgence pour les services publics.

Face à la menace de l’extrême droite : réinventer notre syndicalisme

Les résultats des élections législatives et la menace toujours présente de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite obligent à réinventer notre syndicalisme. De plus, une enquête récente montre que 20% des enseignant·es votent pour l’extrême-droite. Nous pouvons agir pour combattre l’extrême droite sur deux terrains :

  • en menant la lutte contre le racisme systémique et les LGBTIphobies qui, on l’a observé, structurent encore largement le vote Rassemblement national.  Ce vote est facilité par la pérennité d’un racisme d’État et par un déni quasi systématique du racisme ordinaire.
  • celui d’étendre notre implantation syndicale partout : notre stratégie syndicale doit s’adresser à tous les personnels pour les rapprocher du syndicalisme de transformation sociale et de les éloigner de l’extrême droite.

SUD éducation poursuit son travail syndical de défense des droits des personnels, de mobilisation pour une autre école et une autre société plus juste et qui lutte contre les discriminations, y compris en son sein. SUD éducation poursuit également en cette rentrée les campagnes en cours, en particulier la campagne contre l’amiante en milieu scolaire et universitaire.

Néanmoins les résultats électoraux ont montré les carences de notre syndicalisme. Face à ce constat, SUD éducation déploie une stratégie en trois points : combattre le racisme, le sexisme, les lgbtiphobies et le validisme partout, développer notre implantation dans les territoires gagnés par l’extrême droite et arracher des victoires qui améliorent la vie de tou•tes.

 

  • Combattre le racisme systémique, les LGBTIphobies et le validisme

 

Le racisme est fondamentalement structurant dans la société et plus notamment dans  le vote pour le RN, vote de soi-disant de “protestation sociale”, mais qui a aussi été normalisé par les politiques racistes des précédents gouvernements, ou encore de conviction raciste  avec comme position centrale l’islamophobie.  Les gouvernements successifs de la présidence d’Emmanuel Macron ont multiplié les lois et mesures racistes telles que la loi Darmanin et le plan « Bienvenue en France » qui a instauré des frais différenciés exorbitants pour les étudiant·tes non européen·nes. Les ministres qui prétendaient lancer un observatoire de l’islamo-gauchisme à l’Université ne sont pas du RN.

SUD éducation mène un combat antiraciste qui s’attaque aux systèmes d’oppressions, de discriminations et d’organisation de la société et mène un combat pour défaire le racisme dans la société et faire reculer durablement l’extrême-droite. Face au racisme, nous ne regardons pas ailleurs.

Les équipes de SUD éducation font le constat d’une explosion des paroles et des actes racistes, islamophobes, antisémites, négrophobes, antitziganes, xénophobes… dans la société mais aussi sur nos lieux de travail. La force de l’action syndicale, c’est de partir du terrain pour changer la vie des travailleurs et des travailleuses : nous avons donc à combattre les propos, les stéréotypes, les violences racistes, sous toutes leurs formes, à déconstruire les logiques de bouc-émissaire mais aussi, et en urgence, à exiger l’abrogation de toutes les lois racistes, à commencer par la condition de nationalité pour accéder à la Fonction publique, la loi Immigration comme toutes les lois et circulaires anti-migrant·es et la loi de 2004 qui sert des fins islamophobes, lois qui font le lit de toutes les sorties racistes et des paroles racistes décomplexées.

SUD éducation s’engage à élaborer du matériel et des formations pour mener la bataille idéologique contre le racisme systémique auprès des collègues.

SUD éducation poursuit le travail déjà engagé pour combattre les LGBTIphobies en son sein comme en unitaire avec le Collectif Éducation contre les LGBTIphobies. L’extrême droite a en effet  largement appuyé sa propagande sur un discours transphobe que nous devons faire reculer.

SUD éducation condamne la politique validiste de l’extrême droite qui cherche à accroître le placement en institutions spécialisées privant ainsi les personnes handicapées de suivre une scolarité en milieu ordinaire.

 

  • Étendre notre implantation syndicale partout

 

Le vote pour le Rassemblement national n’est pas une fatalité. C’est à notre syndicalisme de s’implanter hors de grandes métropoles parmi tou·tes les travailleurs et les travailleuses dont certain·es sont exclu·es du droit de vote, les territoires ruraux, et auprès de nos collègues tenté·es par l’extrême droite ou acquis·es à celle-ci. Il s’agit de développer notre implantation dans les zones rurales et périurbaines avec, par exemple, un appui aux équipes qui le souhaitent, dans ces zones, pour tourner ou animer des formations et un matériel fédéral plus adapté aux conditions de travail des collègues de ces territoires. L’échelle fédérale coordonne cette stratégie de déploiement de notre syndicalisme avec les syndicats départementaux volontaires dans une dynamique intersyndicale mais également interprofessionnelle.

Notre outil syndical lui-même doit se repenser.

À court terme, le déploiement de la campagne TPE/TPA dans les territoires ruraux en lien avec les Solidaires locaux est aussi un moyen de diffuser nos idées de transformation sociale.

 

  • Arracher des victoires pour améliorer la vie de tou·tes

 

L’extrême droite se nourrit des défaites sociales et de la désespérance qui les accompagnent. Pour redevenir une véritable force de transformation sociale et non juste une force de résistance dans le regard de nos collègues, le syndicalisme doit gagner des victoires.

La bataille des retraites, celle contre le Choc des Savoirs ou la mobilisation pour un Plan d’urgence dans le 93 n’ont pour l’instant pas été victorieuses en raison de la brutalité du pouvoir qui s’y est opposé. Néanmoins ces batailles unitaires ont permis, chacune à leur échelle, de renforcer notre camp social en redonnant confiance dans le syndicalisme, en montrant que les organisations syndicales peuvent travailler ensemble sur des fronts communs et que, dans l’unité, la victoire n’est pas loin.

Pour gagner sur des revendications concrètes et améliorer le quotidien, SUD éducation s’engage dans des campagnes unitaires sur des revendications unifiantes :

  • à l’échelle interprofessionnelle, contre la réforme des retraites, pour l’augmentation du SMIC, des salaires et son indexation sur l’inflation,
  • à l’échelle de nos secteurs, SUD éducation lutte pour l’abrogation du Choc des Savoirs, la création d’un vrai statut pour les AESH, la baisse des effectifs par classe et la fin du tri social de l’école à l’université. Ces revendications sont majoritaires dans la société, il faut que le mouvement syndical parvienne à les imposer.

Face à la menace de l’extrême droite au pouvoir, nous pouvons reprendre la main et gagner une société plus juste en réinventant notre syndicalisme : allons-y !

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