La gestion de la crise du Covid-19 a montré si besoin en était quelles étaient les priorités du gouvernement : et sans surprise, ce n’est pas de garantir la santé de la population, mais bien de rétablir au plus vite les profits des entreprises. Les belles paroles du président au début du confinement apparaissent pour ce qu’elles sont : des paroles creuses destinées à masquer le cynisme et la voracité des classes dominantes, responsables depuis plusieurs décennies de la casse des services publics. Pour que le monde d’après ne soit pas comme le jour d’avant : le 16 juin, faisons exploser notre colère !
Soutien à la santé, défense des services publics
Le 16 juin, c’est avant tout une date de mobilisation du secteur de la santé. Les professionnels du secteur ne s’y trompent pas : les promesses de Macron pendant la crise sanitaire resteront du vent s’il n’y a pas une mobilisation d’ampleur de la part des travailleurs et travailleuses, mais aussi des usager-e-s et donc de l’ensemble de la population. Leurs revendications sont légitimes : participons massivement aux cortèges pour les aider dans la construction du rapport de force !
Au-delà de la santé, ce sont tous les services publics qui ont subi depuis plusieurs décennies les attaques incessantes de la part des capitalistes : coupes budgétaires, précarisation, nouvelles pratiques managériales et souffrance au travail en sont le lot commun. Le 16 juin, défendons nos services publics, pour une société solidaire et de justice sociale !
Dans l’éducation aussi, combattons la régression orchestrée par le ministre et opposons-nous à l’instrumentalisation de la crise sanitaire.
Lire le tract de Sud Education.
Après les écoles et les collèges, les lycées de Charente ont rouvert leurs portes en ordre dispersé. Ici on accueille prioritairement les élèves de seconde, là ils-elles ne reviendront qu’après les terminales et les premières, peut-être le 16 juin, ailleurs ce sera pour deux jours (!)
Pourtant, derrière leurs grilles, les personnels s’affairent : il faut saisir les notes comptant pour l’attribution des examens (DNB, Bac, E3C pour la spécialité abandonnée et l’enseignement scientifique ) selon les directives du MEN publiées au JO du 28 mai dernier.
L’examen sera donc attribué sur la base des moyennes du 1er et du 2ème trimestre mais pour le troisième trimestre l’incohérence et l’injustice sont de mises.
Le ministère a ainsi la prétention à faire remplir les bulletins de troisième trimestre sans indiquer de moyenne mais en y faisant figurer une appréciation tenant compte de l’investissement constaté en période de confinement. On pourra également valoriser certain·es candidat-es, ce qui revient inévitablement à en dévaloriser d’autres, ouvrant ainsi la boite de Pandore à toutes les inégalités entre élèves, entre établissements et entre jurys !
C’est un véritable casse-tête pour les collègues chargé-es également de désigner les élèves qui passeront l’oral du bac… et les recalé-es (qui pourront peut-être quand même passer leur bac à la session de septembre s’ils-elles sont jugé-es suffisamment méritant-es).
Pour SUD éducation, la fabrication d’un tel bulletin pour le 3e trimestre n’est pas acceptable. D’une part, le nombre de notes obtenues avant le confinement est trop faible (voir inexistant) pour permettre la constitution d’un bulletin. D’autre part, il ne doit pas y avoir d’évaluation après le retour du confinement, celui-ci ayant trop creusé les inégalités scolaires. En conséquence, concernant les livrets scolaires en terminale qui seront décisifs pour les jurys de baccalauréat, SUD éducation appelle à compléter les livrets scolaires de la manière la plus favorable aux élèves avec des appréciations du type : « X ou Y mérite d’obtenir le [BAC, DNB, CAP…] »
Lire le tract complet de Sud Éducation.
Brèves du premier degré :
Des paroles et des pratiques : Le 13 mai dernier, lors du CTA la Rectrice de l’académie de Poitiers déclare « qu’ aucun personnel ne peut intervenir sur plusieurs lieux, qu’il soit remplaçant ou en poste fractionné ». Ayant été informés qu’en Charente cette décision n’est pas appliquée, nous interpellons la DSDEN dès le 14 mai. Faute de réponse, nous adressons un courrier au rectorat le 15 mai qui ne daigne pas plus nous répondre. Depuis, la DSDEN 16 a continué, comme si de rien n’était, à envoyer les collègues exercer sur plusieurs établissements… Circulez, y’a rien à entendre.
Il ne faut pas le dire : On se souvient qu’une collègue exerçant dans une école de Soyaux avait été testée positive en mai. Dans un premier temps, l’administration avait refusé de tester les autres enseignants de l’école, de fermer l’établissement et même d’informer les parents ! Elle avait dû faire marche arrière car l’équipe enseignante avait refusé de reprendre dans de telles conditions. Ce n’est pas un cas particulier. En Haute-Vienne, un enseignant a été atteint par la maladie, l’administration s’est bien gardée de communiquer l’info aux parents. Silence dans les rangs.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/limoges/covid-19-colere-parent-eleve-ecole-montjovis-limoges-1835412.html
Direction d’école, revoilà le statut de chef : C’est un vieux projet, enterré plusieurs fois, que depuis des décennies les gouvernements successifs cherchent à imposer contre une gestion collective de l’école. Sénateurs et députés LREM et LR le ressuscitent, avec l’aval de Blanquer.
Au passage, on apprend qu’il a été demandé aux directeurs « de surveiller le travail des professeurs ».
Le monde d’après a quand même un air d’avant hier.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/06/10062020Article637273702109781210.aspx